La Commune de Paris, 1871.

La Semaine sanglante, 1871
Paroles : Jean-Baptiste Clément
Musique : Pierre Dupont

Sauf des mouchards et des gendarmes
On ne voit plus par les chemins
Que des vieillards tristes en larmes
Des veuves et des orphelins
Paris suinte la misère
Les heureux même sont tremblants
La mode est au conseil de guerre
Et les pavés sont tous sanglants.

Refrain
Oui mais… ça branle dans le manche !
Les mauvais jours finiront
Et gare à la revanche
Quand tous les pauvres s’y mettront (bis).

Les journaux de l’ex-préfecture
Les flibustiers, les gens tarés
Les parvenus de l’aventure
Les gens de biens, les décorés
Gens de bourse et coins de rues
Amants de filles aux rebus
Grouillent comme un tas de verrues
Sur les cadavres des vaincus.

Refrain

On traque, on enchaîne, on fusille
Tout ce qu’on ramasse au hasard
La mère à côté de sa fille
L’enfant dans les bras du vieillard
Les châtiments du drapeau rouge
Sont remplacés par la terreur
De tous les chenapans de bouge
Valets de rois et d’empereurs.

Refrain

Nous voilà rendus aux Jésuites,
Aux Mac-Mahon, Aux Dupanloup.
Il va pleuvoir des eaux bénites,
Les troncs vont faire un argent fou.
Dès demain, en réjouissance,
Et Saint-Eustache et l’Opéra
Vont se refaire concurrence,
Et le bagne se peuplera.

Refrain

Demain, les manons, les lorettes,
Et les dames des beaux faubourgs
Porteront sur leurs collerettes
Des chassepots et des tambours.
On mettra tout au tricolore,
Les plats du jour et les rubans,
Pendant que le héros Pandore,
Fera fusiller nos enfants.

Refrain

Demain les gens de la police
Refleuriront sur le trottoir,
Fiers de leurs états de service
Et le pistolet en sautoir.
Sans pain, sans travail et sans armes,
Nous allons être gouvernés
Par des mouchards et des gendarmes,
Des sabre-peuple et des curés.

Refrain

Le peuple au collier de misère
Sera-t-il donc toujours rivé ?…
Jusques à quand les gens de guerre
Tiendront-ils le haut du pavé ?…
Jusques à quand la sainte clique
Nous croira-t-elle un vil bétail ?…
À quand enfin la République
De la justice et du travail ?…

Refrain