L’instant présent. Il faut traverser le monde, ne pas s’arrêter sur les élans du cœur. Celui-ci pense très mal, complètement étourdi par les sollicitations extérieures qui ne veulent rien dire. Ces mots n’ont aucun sens. Cet appel est faux. Cette tendresse est fourbe. Personne ne marche à tes côtés.
Il faut viser loin, éviter le « tout à côté ». C’est en avant, vers l’inconnu, que l’air est doux. Les questionnements n’ont pas lieu d’être. Tu respires. Tu regardes. Tu vis. Un battement de cœur pour chaque découverte. Tu t’attaches aux gens, le temps d’une rencontre. Tu peux le faire, ils n’auront pas le temps de te décevoir puisque tu ne resteras pas. Et tu ne t’attacheras à rien d’autre puisque rien n’est vrai.
Il faut se contenter de vivre, de regarder les éclats de rire du soleil. Peu importe les passages, saisis les souvenirs chauds. Tes exigences dépassent les galaxies, ne demande pas l’impossible. Prends les gens comme ils sont, frôle-les, garde leur sourire en souvenir, et n’espère pas qu’ils t’accompagnent jusqu’à la nuit. Quelques saisons ensemble suffiront, pour éviter de découvrir, plus tard, leur superbe indifférence à l’égard de ton existence.