Chabada's blog

mercredi 23 janvier 2008

Aventure humaine VII

Cette petite mélancolie se glisse toujours le soir, après les grondements de la journée.
Il pense à eux, à eux tous.
Il a récolté leurs mots tendres, dans un calice, mais ils lui ont arraché des mains. Il pensait que ces mots lui étaient destinés... Oui, mais seulement un temps. Un temps limité. La tendresse s'évanouit pour laisser place à l'indifférence, l'amnésie. L'amitié, l'amour sont des palimpsestes. Tout s'oublie, tout se réécrit.
Il n'a pas le droit de conserver les belles intentions, les instants doux et délicats... Ils sont repris par leurs donateurs, à peine a-t-il eu le temps de réaliser leur absence. Leur absence soudaine, injustifiée. Plus tard, il comprendra. Leur démarche affreuse d'égocentriques ne leur permet pas de soutenir l'Autre, mais uniquement de se délecter de leur flot de paroles creuses. Un fantôme observateur, voilà ce qu'il est.
Tout paraît tellement simple chez les Autres... Tellement simple de maîtriser sa vie... Passage d'un être à un autre, comme on saute d'une pierre à l'autre au-dessus de l'eau. Mais lui, il s'agrippe, il ne lâche pas prise. Car ses sentiments, il leur offre. Il ne les récupère jamais. Ils appartiennent à l'Autre qui les a fait naître. Comment pourrait-il les lui voler ?

Il aimerait bien creuser profondément et s'enterrer. Recroquevillé sur ses tristes impressions, il s'est résigné à perdre les Autres qui l'avaient ému.



Lève ton regard... Ils arrivent, Ils ne resteront qu'un moment, mais Ils arrivent ! Accepte leur sourire parce qu'il disparaîtra bientôt...

vendredi 11 janvier 2008

Aventure humaine VI

Un grand silence blanc est amorcé. Il n'est pas dangereux, il est lumineux. Tu l'as posé ici. Je garde cet étonnant rayonnement entre nous deux. Je garde cet instant intact, car nous allons une fois de plus le souiller.